Prof. Célestin Musao Kalombo Mbuyu : « La paix ne se décrète pas, elle s’apprend » Pour une intégration de l’éducation à la paix dans le système éducatif congolais

Kinshasa, République Démocratique du Congo
Le Recteur et Président du Conseil d’Administration de l’Université Panafricaine de Gouvernance et Innovations (UPGI), Professeur Célestin Musao Kalombo Mbuyu, plaide pour une réforme majeure du système éducatif congolais : l’intégration effective de l’éducation à la paix dans les programmes officiels. Pour lui, « la paix ne se décrète pas, elle s’apprend », et l’école demeure le cadre privilégié pour inculquer les valeurs de tolérance, de dialogue et de respect mutuel.

Prof. Célestin Musao Kalombo Mbuyu

L’école, un creuset de la culture de paix

Dans un contexte mondial marqué par des tensions et des violences multiformes, le professeur Musao estime que l’éducation à la paix représente une réponse durable et préventive aux conflits. En formant les jeunes à comprendre les causes des tensions, à développer leur esprit critique et à adopter une attitude non violente, le système éducatif peut devenir un véritable levier de transformation sociale.

« Former à la paix, c’est apprendre à vivre ensemble, à résoudre les différends sans recours à la violence. C’est aussi prévenir les crises avant qu’elles ne surgissent », explique le recteur de l’UPGI.

Une vision enracinée dans la Constitution congolaise

Le plaidoyer du Pr. Musao s’appuie sur un fondement constitutionnel. En effet, la paix figure dès le préambule de la Constitution congolaise comme l’un des idéaux nobles autour desquels l’État est bâti. Elle est également inscrite dans la devise nationale : Paix, Justice, Travail.

Selon lui, ce socle normatif consacre la paix comme cause nationale, ce qui devrait se traduire par des politiques éducatives concrètes et coordonnées.

Une éducation encore marginale

Malgré ces fondements, l’éducation à la paix n’est pas encore reconnue comme une discipline autonome en RDC. La Loi-cadre de l’Enseignement national de 2014 évoque bien l’éducation morale et civique, mais ne consacre aucun volet spécifique à la culture de paix.
Les initiatives existantes: conférences, séminaires ou programmes d’ONG, demeurent éparses, non coordonnées et sans ancrage institutionnel solide.

De plus, les enseignants ne sont pas formés à cette approche, et les manuels scolaires n’abordent pas de manière approfondie les compétences de paix et de médiation. D’où l’appel du Pr. Musao à une implication active du législateur congolais pour réformer le cadre éducatif en profondeur.

Une éducation à la paix pour tous

Pour le recteur de l’UPGI, l’éducation à la paix doit dépasser le cadre strictement scolaire ou universitaire.
« Il faut en faire une véritable politique de socialisation nationale, qui touche toutes les couches de la population », insiste-t-il.
Cela implique des contenus adaptés, des méthodes participatives, un suivi rigoureux et un soutien institutionnel.

Le professeur salue à ce titre les efforts de l’organisation HWPL, qui œuvre déjà à la formation des éducateurs congolais à la culture de paix, et appelle à étendre ces initiatives à l’ensemble du territoire.

Un levier pour transformer la société

L’expérience congolaise démontre que la marginalisation de l’éducation à la paix prive la société d’un outil puissant de prévention et de cohésion.
Pour le Pr. Musao Kalombo Mbuyu, l’intégration de la paix dans le système éducatif public serait un pas décisif vers la reconstruction d’une société apaisée et résiliente, capable de résoudre ses différends par le dialogue plutôt que par la confrontation.

« Enseigner la paix, c’est préparer l’avenir. C’est investir dans l’humain, dans la stabilité et dans le développement durable », conclut-il.

Université Panafricaine de Gouvernance et Innovations (UPGI): Un établissement engagé pour une éducation citoyenne, inclusive et promotrice des valeurs universelles de paix et de gouvernance responsable.

Cellule de communication de l’UPGI

redaction1

Licencié en Sciences Informatique, Génie Logiciel

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